Shin Godzilla Blu-ray

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« Godzilla Resurgence (connu à l’international sous le titre Shin Godzilla) est un film japonais de science-fiction réalisé par Hideaki Anno et Shinji Higuchi, sorti en 2016.

Un jour, une étrange queue se manifeste dans la baie de Tokyo. Quelques heures plus tard, une créature surgit de la mer et terrorise des quartiers. Une attaque avec hélicoptères contre l’organisme en pleine mutation est organisée, puis annulée ; le monstre en profite pour fuir vers la mer. Lorsque l’animal titanesque refait son apparition sous une toute nouvelle apparence, sa volonté est de détruire le Japon. Le gouvernement japonais va devoir tout tenter pour éliminer la bête géante, surnommée Godzilla. »

Le film n’a jamais été traduit en français, donc voici un blue ray en import européen. Vous pouvez le regarder en VO sous-titré en anglais.

L'avis de Margot Baldassi

Dans la grosse trentaine de films qui compose la série de films Godzilla, cet opus est sans doute l'un des plus sérieux et l'un des plus respectueux du mythe originel. Sorti 61 ans après le premier film d'Ishiro Honda, le duo de choc Anno (la tête pensante)/Higuchi (aux effets spéciaux) repart de zéro pour réaliser un excellent film catastrophe et politique. On séloigne donc des nanars, films de genre à petits budgets et remakes américains pour un mélange parfait entre retour aux sources et relecture contemporaine, qui ravira les puristes.

Dans le Japon contemporain mis en scène ici, le gouvernement est pris de cours par ce phénomène inconnu. On est en 2015 et le monde ne connaît pas encore le roi des destructeurs. Tant bien que mal en 2h de film, les autorités japonaises tentent de neutraliser cette bestiole géante tout droit sortie de l'océan. Tout comme n'importe quelle catastrophe aux origines et retentissements insoupçonnés, l'attaque de Godzilla est un véritable naufrage pour la nation japonaise. Le film plonge alors le spectateur dans les coulisses des institutions japonaises qui, étape après étape, paniquent et se plantent tout en mettant en oeuvre une flopée de plans d'urgence. Ces "étapes", ce sont les avancées de la bête, au sens géographique autant que corporelle, puisque cette dernière mute et se développe au cours de l'intrigue. Polymorphe, elle se transforme et devient de plus en plus agressive et toujours plus résistante contre la défense du pays. La solution finale pour stopper le monstre atomique tiendra finalement à une astuce un peu saugrenue, mais bien plus efficace que les missiles aériens et chars d'assaut des armées japonaise et américaine réunies (on vous spoile pas plus).

Tout est splendide dans ce Godzilla : le design mutant du monstre, la critique acerbe de la beaurocratie nippone, la musique du stress pompée sur Evangelion (Hideaki Anno ne s'est pas emmerdé sur la question), la précision quasi documentaire de la gestion de crise, la dimension cauchemardesque et évolutive de la catastrophe, la gestion dans l'urgence du big data, le dénouement fulminant et ingénieux.

Bref, vous l'aurez compris, on recommande fortement cet opus d'une série et d'un univers qu'on aime d'amour. Avant toute chose, (re)visionnez le premier Godzilla (1954), et oubliez définitivement celui de Roland Emmerich (1998). Vous serez fin prèt·e·s pour vous farcir 2h de sous-titres anglais et de bureaucrates japonais qui suent à grosses gouttes. On rêvait d'un Godzilla post-Fukushima avec des Shinkansen envoyés comme des missiles sur rails dans les pattes du roi des monstres, on l'a eu et c'est très réussi.

On en a parlé sur pop-up urbain :
Joyeux Godzillanniversaire ! Hommage au roi des destructeurs

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