Les cités obscures : La fièvre d’Urbicande

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Désireux de compléter le plan d’Urbicande, que dépare à ses yeux un regrettable manque de symétrie, Eugen Robick, l’urbatecte officiel de la ville, va être confronté au développement inexorable du Réseau sorti d’un mystérieux cube découvert sur un chantier. Incontrôlable, le Réseau bouleversera toute la vie de la cité et de ses habitants, à commencer par celle de l’austère Robick. Il rencontre Sophie, tenancière d’une maison close, se brouille avec son plus vieil ami, l’ingénieur Thomas Broch, et se fait même emprisonner…

L'avis de Morgane Courvoisier

Référence pour les amateurs d’architecture et d’urbanisme, La Fièvre d’Urbicande fait partie de la série des Cités Obscures de Schuiten & Peeters - auteurs acclamés pour leurs œuvres pleines de villes et de fantasmes architecturaux.

A travers le regard du grand Urbatecte Eugen Robick, on assiste à la transformation de la ville d’Urbicande grâce à un objet mystérieux : un cube qui grandit et se transforme en réseau. Dans cette cité fluviale, caractérisée par une asymétrie entre une rive sud lumineuse, rénovée, ordonnée; et une rive nord, ancienne, dédaleuse et sombre, dont les politiques ont stoppé le plan de rénovation, ce nouveau réseau va modifier les comportements sociaux, créer de nouvelle pratique, de nouveaux échanges, etc…

Il serait dommage d’en dévoiler plus, car, La Fièvre d’Urbicande fait partie de ces œuvres qu’il faut découvrir par soi même, avec le plaisir d’y lire - en filigrane - des figures du passé, du futur et du futur du passé des imaginaires urbains. Une simple case avec un jardin suspendu évoque, en même temps les jardins de Babylone, les immeubles-villas avec jardins suspendus de Le Corbusier, l’agriculture urbaine ou encore les projets très greenwashing de Réinventer Paris.

On en a parlé sur Demain la ville :
« Réintroduire de la fiction pour rendre la ville habitable » : entretien avec François Schuiten et Benoît Peeters (eh ui  !)