Blame! Tome 1
Catégorie : Bandes dessinées Tags : Tsutomu Nihei
Killy est un cyborg taciturne qui erre dans une gigantesque cité labyrinthique, s’étendant sur des milliers de niveaux. Armé d’un revolver amplificateur de radiations et accompagné de Shibo, un scientifique, il part en quête du « net-gene », un programme qui aurait échappé à la contamination globale d’un virus informatique, et qui serait capable de gérer le monde. Blame! se déroule dans un univers high-tech et organique, où la chair fusionne avec le métal, à la croisée de Gunnm et d’Akira. La narration, très visuelle, mise essentiellement sur l’action et la création d’une ambiance moite et crépusculaire.
L'avis de Philippe Gargov
Tsutomu Nihei, le mangaka à l’origine de ce petit chef d’œuvre en dix volumes, a étudié l’architecture dans sa prime jeunesse. Cette origine disciplinaire prend dans Blame ! une importance fondamentale. Car cette œuvre n’est pas qu’une excellente bande dessinée de SF. Il s’agit, aussi et surtout, d’une relecture de ce qui fait la ville aujourd'hui, dans toute sa vertigineuse verticalité. En filigrane de ces dessins fuselés, on y décèle les contours de la ville nippone (et plus généralement sud-est asiatique), aux cieux striés de fils électriques. Et l’on croirait parfois apercevoir des gravures d’Escher, en version claustrophobe et cyberpunk.
En ce sens, Blame ! est beau, foutrement beau, mais pas seulement. Son univers résiste en effet à l’épreuve du temps comme peu d’autres avant lui. Son adaptation prochaine par Netflix témoigne ainsi de sa vitalité de l’œuvre, près de vingt ans après sa sortie. Une claque visuelle et presque philosophique sur ce qui fait l’espace, et dont l’influence sur la pop-culture n’est plus à démontrer.