On connaît tou·te·s le scénario classique de la livraison express où le paquet à confier à un mystérieux tiers doit arriver dans un temps record pour une question de vie ou de mort. On connaît également le coup du jeune homme talentueux qui n'a rien demandé à personne mais qui se retrouve pris dans une histoire mafieuse et dangereuse. Sauf que la plupart du temps, ces courses contre la montre sont effectuées en voiture, que ce soit dans le culte et agaçant Drive (2011) et le plus récent Baby driver (2017).

Avec Premium Rush on change ni de décor (une grosse ville américaine, ici New York, contre L.A. et Atlanta dans les deux films cités précédemment) ni de modèle de héros (un jeune mec blanc mignon, quoique moins taciturne ou autiste que Ryan Gosling et Ansel Elgort). En revanche, on a garé la grosse bagnole que conduisent ces deux derniers bien loin du vélo piloté par Joseph-Gordon Levitt dans Premium Rush.

"J'adore rouler. Pignon fixe. Pas de freins. Je peux pas arrêter. De toute façon, je veux pas.". Voici avec quoi s'ouvre la VF de la bande annonce de ce film d'action à deux roues. Cette voix off énergique, c'est évidemment celle du héros, qui est passionné de ride et de slalom, et par extension de danger. Car si nous sommes habitués à admirer au cinéma des poursuites en voitures toujours plus spectaculaires, Premium Rush nous offre des courses sensationnelles et déroutantes où la menace motorisée et l'accident mortel sont d'une intensité rarement égalée. Nous sommes donc ravis que ce film - qui a déjà presque dix ans - ait apporté une si belle pierre à l'édifice (en construction) de l'imaginaire du vélo urbain. Avec la multiplication, ces dix dernières années, des coursiers à vélo dans différents domaines, et dans le contexte de l'aménagement toujours plus cyclable des nos villes, nous ne pouvions que célébrer l'existence de ce film d'action où la Petite Reine est reine.